2 mai 2018

De retour d’outre-Atlantique, le boss met les bouchées doubles, avant de filer à Sierre. Ge/Servette rattrape le temps perdu

 

Au salon, la pendule d’argent ne ronronne pas, elle ne dit ni oui ni non. Mais elle attend. Et elle s’affole. Le temps presse, et si pour les vieux de Jacques Brel, les gestes ont trop de rides, Genève-Servette, lui, est en plein lifting. À l’heure où tous les clubs finalisent les approches déjà anticipées en décembre et en janvier, le club grenat est en retard sur le programme: concentré sur sa survie, il était absent du marché hivernal.

 

Chris McSorley a entamé une course contre la montre et, avec toute l’énergie rognée pendant près de deux ans, il se multiplie tous azimuts pour corriger le tir. On sait les départs de Loeffel, Da Costa, Riat, Traber, Spaling. La semaine passée, il était en Amérique du Nord, pour traquer de bonnes pistes, pour rencontrer des gens et des joueurs. De retour dimanche soir, il avait ensuite rendez-vous aux Vernets, mardi, avec un renfort suisse potentiel et l’après-midi même, il roulait en direction de Sierre, club avec lequel une collaboration sérieuse pourrait rapidement s’installer.

 

Le voyage outre-Atlantique

 

Chris McSorley a-t-il ramené du concret de son voyage en Amérique du Nord, la semaine passée?

 

«J’ai pu me focaliser sur ce que nous cherchons, assure l’entraîneur-manager. Ce qui est déterminant pour un joueur, c’est son talent, son patinage et son gabarit. Il y a aussi plein de choses qu’on ne voit pas sur une feuille de match. Pour savoir si un possible renfort étranger peut convenir à Genève-Servette, il faut réunir une somme de détails. Sur son comportement, ses aptitudes, sa manière d’être dans un contingent. Tout ce qu’on ne te dira ni au téléphone ni par e-mail, mais qu’en face de la personne, on te confie. J’ai rencontré des anciens coéquipiers, des coaches, des scouts, de deux joueurs que je vise. Deux joueurs clés. Des attaquants.»

 

Sans doute deux ailiers, polyvalents, capables de jouer centre également. Et quid de Josh Jooris, étranger à licence suisse, que McSorley suit depuis un moment déjà? «J’ai pu le voir, souffle le coach. Sa priorité est de trouver une place en NHL. Après, si cela ne se fait pas, c’est un jeu de séduction, parce qu’il y a plusieurs clubs intéressés. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Disons que Ge/Servette a ses chances.»

 

D’autres renforts en Suisse?

 

Le boss des Vernets est bien sûr aussi présent sur le marché suisse, même si les Aigles ont un train de retard sur les autres. À l’heure actuelle, seul Mike Völlmin est arrivé (un joueur de Langenthal, LNB). Genève-Servette a besoin d’autres apports, de gros calibres si possible. Mais force est de reconnaître qu’avec le retard pris et un budget revu à la baisse par rapport aux 18 millions de la saison passée, McSorley va devoir se montrer très persuasif et ingénieux. «Tous les managers visent les étoiles et, parfois, ils sont satisfaits avec la lune, sourit-il. J’ai confiance dans les joueurs qui sont là, mais je suis des pistes. J’ai rencontré un candidat suisse ce mardi. Il faut voir. Comme pour l’Amérique du Nord, il peut exister de belles opportunités.»

 

Il y en a une en tout cas qui est toute prête: Tim Kast. Entre l’ex-Aigle de Zoug et le GSHC, le retour au bercail semblait chose entendue il y a trois semaines. Depuis? Rien n’a bougé. Attention à ne pas chasser trop de lièvres à la fois pour finalement se retrouver bredouille…

 

Richard à Rappi? «Fake news»

 

Le cas Cody Almond – partira, partira pas? – est encore en suspens. Mais une rumeur a circulé quant à un possible retour de Tanner Richard à Rapperswil, son club formateur. Réponse nette de McSorley: «C’est comme pour certaines déclarations de Donald Trump: fake news!» L’Ontarien ne laissera pas filer son meilleur marqueur.

 

Le partenariat avec Sierre

 

Mardi, Chris McSorley était aussi à Sierre. Le rapprochement entre les Aigles et le club valaisan se dessine de plus en plus. «Nous sommes proches de plusieurs partenaires, comme aussi La Chaux-de-Fonds ou Ajoie, rappelle-t-il. Et de Sierre également, où il y a une philosophie de travail avec les jeunes qui est très intéressante. Je parle avec des gens du comité, en toute indépendance: Ge/Servette ne s’implique pas financièrement ou en prenant des actions.» Non, mais si Sierre pouvait, bien conseillé, fêter rapidement une promotion en LNB, cela arrangerait bien le GSHC dans l’idée d’un partenariat encore plus affirmé.