24.07.2018

C’était avec le cœur serré et l’estomac noué que Chris Rivera avait quitté les Vernets à l’été 2015. Lui, le pur Genevois qui n’avait connu qu’un seul club, qu’une couleur et qu’un entraîneur en douze ans de LNA, avait en effet été prié de changer d’air. C’est donc à l’insu de son plein gré qu’il avait rebondi à Fribourg, où il avait été accueilli à bras ouverts. Ce guerrier qui n’entrait plus dans les plans de Chris McSorley a su se faire apprécier et accepter par les fans de Saint-Léonard, même si ce n’était pas gagné d’avance. Ses anciens «ennemis» ont finalement vite oublié ce qu’il avait pu dire sur les Dragons par le passé. «Les gens ont bien vu que je ne suis pas venu ici pour tricher, que j’avais à cœur de montrer que je pouvais être à 100% quel que soit l’adversaire. Et même contre Genève!» nous avait d’ailleurs confié Chris Rivera la veille d’affronter les Grenat pour la première fois de sa carrière.

 

Durant de nombreux mois, le couple Rivera était heureux de cette nouvelle vie dans leur petite maison dans la prairie fribourgeoise. «Même si cela était assez compliqué au début, on s’était fait gentiment à ce calme qui détonnait tout de même avec ce qu’on avait connu à Genève», racontait il y a trois ans celui qui a porté plus de 500 fois le chandail des Aigles avant ce départ précipité.

 

L’attaquant de 31 ans, qui a disputé plus de 160 parties avec les Dragons (22 points), a finalement décidé d’abréger sa belle aventure au bord de la Sarine. Sa femme Maeva et ses trois enfants, qui étaient retournés à Genève au cours de la saison dernière, lui manquaient trop. «La décision a été difficile à prendre, mais ma situation personnelle ne me laissait pas trop le choix.»

 

Après discussion avec les dirigeants de Gottéron, son contrat a été rompu «d’un commun accord» ce lundi. «Compréhensifs, ils m’ont laissé partir sans histoire et sans indemnité», souligne un Chris Rivera qui gardera de bons souvenirs de son passage à Saint-Léonard. «Je souhaite à ce club une magnifique coupe de champion de suisse!» a-t-il écrit sur son compte Instagram.

 

Actuellement à la recherche d’un nouvel employeur, le Genevois ne serait pas contre un retour au bercail, sur les bords de l’Arve, là où tout a commencé. «J’ignore encore ce qui va se passer mais pour l’heure je n’ai reçu aucune proposition», répond celui qui a toujours dit qu’il désirait finir sa carrière dans sa ville natale.

 

Aux Vernets, Chris McSorley a été contacté par l’agent du joueur. Mais le coach a-t-il vraiment envie de recoller les pots cassés avec un joueur au caractère aussi fort que lui? «Notre contingent pour la saison prochaine est déjà complet», souligne l’Ontarien, qui n’attend plus que deux renforts étrangers en attaque pour compléter son équipe.

 

Ce sera donc, en principe, sans Chris Rivera. Et si le Genevois tentait sa chance à Malley? Rien que d’y penser, il a le cœur serré et l’estomac noué.