19 septembre 2014

L’ancien défenseur de Gottéron se réjouit de retourner à la BCF Arena avec des Aigles qui lui donnent des ailes en ce début de saison

 

Il est bientôt prêt à mettre la main sur le cœur et fredonner le «Cè qu’é lainô», en chœur avec Daniel Vukovic et les supporters de Ge/Servette. «Mais j’ai encore de la difficulté à comprendre les paroles», s’excuse Romain Loeffel, touché d’entendre à chaque rencontre les fans entonner l’hymne du peuple, celui de son club.

 

Ce soir, à Fribourg, c’est un autre chant, le «Lyoba», qui va résonner dans la patinoire de Saint-Léonard. Et lui rappeler des souvenirs, de ses huit saisons passées avec Gottéron. Mais lorsqu’il franchira, sur le coup de 18 heures, la porte des artistes du BCF Arena, il tournera à gauche et empruntera le couloir réservé aux visiteurs. C’est une première pour lui depuis qu’il a été échangé le 31 janvier dernier (lire ci-dessous) .

 

«J’attends ce derby avec impatience et beaucoup d’envie, s’exclame le nouveau ministre de la défense des Grenat. J’ai hâte de retourner dans cette patinoire même si ce sera du côté adverse. Il y aura probablement passablement d’émotions en arrivant, mais une fois le match commencé je les laisserai de côté, aux vestiaires…»

 

Vous attendez-vous à un accueil spécial des fans fribourgeois lorsque le speaker aura prononcé votre nom?

 

Je ne m’attends à rien du tout, mais s’il y a quelque chose me concernant, tant mieux. A ce propos, j’avais lu sur les réseaux sociaux, au lendemain de mon transfert, que les fans des Dragons avaient déployé des banderoles en mon honneur alors que je me trouvais à Davos avec Genève. J’avais été drôlement touché.

 

Et si vous faites trembler les filets ce soir, comme mardi contre Bienne, quelle sera votre réaction?

 

Je serai forcément content d’avoir marqué, mais je n’en rajouterai pas non plus…

 

Etes-vous toujours en contact avec des joueurs fribourgeois?

 

Avec quelques-uns, oui. Je fais partie d’un groupe sur WhatsApp. Mais depuis que la saison a commencé, il est difficile de garder un contact, d’aller prendre un verre ensemble, par exemple.

 

On dit qu’Hans Kossmann, qui a côtoyé Chris McSorley aux Vernets, est aussi dur que votre nouvel entraîneur. Sont-ils comparables?

 

Hans était de l’école de Chris et il y a forcément des similitudes avec lui: que ce soit dans leur manière de coacher ou leur façon de se faire comprendre quand ils ne sont pas contents. Mais ils ont chacun leur personnalité. Et pour l’instant, cela se passe bien avec Chris.

 

A voir votre excellent début de saison, l’aigle qui se trouve sur votre tricot vous a semble-t-il donné des ailes, non?

 

On peut dire ça comme ça. Mais il est vrai que je me suis tout de suite senti à l’aise dans cette équipe. Les gars m’ont vraiment aidé à bien m’intégrer. Je me sens bien avec ce maillot servettien.

 

L’Aigle ne crache pas du feu, mais qu’est-ce qu’un rapace a de plus qu’un dragon?

 

Je pense que lorsqu’il s’attaque à une proie, il la lâche rarement. Quand il commence quelque chose, il le finit.

 

Quel est votre rapport avec «Sherkan»?

 

J’ai toujours été assez impressionné, même lorsque j’étais avec Fribourg, du show d’avant-match aux Vernets. De le voir désormais vingt-cinq fois ou plus durant la saison, cela va être quelque chose d’agréable. Je ne suis pas spécialement un grand fan des oiseaux mais c’est fascinant de voir comment on peut les dresser.

 

Ge/Servette est l’équipe la moins pénalisée de la ligue. Qu’est-ce que cela vous inspire?

 

C’est assez surprenant, connaissant les antécédents de Genève. Maintenant, tant mieux. Mais on a vu aussi, avec le peu de pénalités qu’on prend, qu’on doit améliorer notre box-play (trois buts encaissés contre Bienne). A nous de faire en sorte qu’on soit encore moins sur le banc des pénalités.

 

Comment se prépare-t-on pour ce genre de derby, à Fribourg. Genève ce n’est pas Berne, c’est différent, non?

 

Que ce soit un Genève - Fribourg, un Gottéron - Berne ou Ge/Servette contre Lausanne, c’est pareil. Il y a forcément plus de monde, plus d’ambiance et, en entendant le cri des fans, on aura tous envie de mettre encore plus de vitesse et d’intensité. Je pense que ce sera un derby serré.

 

 

Un transfert foudroyant

 

C’est une transaction qui a marqué la saison passée. Un transfert foudroyant. Dans la forme, surtout. Le 31 janvier dernier, à moins d’une heure de la clôture de la période des transferts pour les joueurs suisses, un petit coup de théâtre éclate dans deux patinoires. A Zoug, Romain Loeffel apprend son transfert immédiat à Genève lorsqu’il grimpe dans le bus de Fribourg-Gottéron. A Bienne, c’est Jérémie Kamerzin qui n’a pas le temps de digérer son titre d'homme du match (un but, un assist). Dans le vestiaire, entre deux bouchées de pâtes au poulet, il manque de s’étrangler en apprenant qu’il croisera le chemin de Loeffel. Direction Fribourg en compagnie également de John Fritsche, qui lui, avait demandé à partir.

 

Dans un premier temps, l’onde de choc semble devoir secouer le microcosme du hockey suisse. Ce sont avant tout les agents des deux joueurs qui montent au front en s’épanchant dans les médias. L’arrangement entre Hans Kossmann (Fribourg) et Chris McSorley (GSHC), deux coaches amis et confidents, agace profondément des acteurs du milieu qui y voient comme la perte d’une partie de leur pouvoir. Pour reprendre la main, dans les semaines qui suivent, les agents obtiennent tant de Fribourg que de Genève la signature de nouveaux contrats revus à la hausse. Jérémie Kamerzin et Romain Loeffel n’avaient pas eu besoin de cela pour digérer leurs transferts foudroyants. Deux jours après l’échange, tous deux s’accordaient pour affirmer que si la forme leur avait déplu, ils étaient plutôt heureux, sur le fond, de changer de crémerie. Sept mois plus tard, ils n’ont pas changé d’avis.

 

Power-play

 

Les affiches Ge/Servette se rend ce soir à la BCF Arena de Fribourg pour y affronter Gottéron (19 h 45/Teleclub). Les Aigles auront ensuite demain (19 h 45/Teleclub) la visite du Zoug de Tobias Stephan.

 

L’effectif Le portier Robert Mayer souffre toujours d’une cheville. Malade mardi, Matt D’Agostini devrait être de retour dans l’alignement. «J’ignore encore qui sera surnuméraire, lâche Chris McSorley, qui a été content de la performance d’Alex Picard contre Bienne. Il devrait jouer une partie ou les deux.»

 

Un défenseur à Martigny? Le boss des Genevois n’a pas encore décidé quel défenseur restera en tribune. Selon nos infos, Frédéric Iglesias ou Eliot Antonietti pourrait être envoyé à Red Ice Martigny pour poursuivre son développement. L’Ontarien n’a pas confirmé.

 

La statistique Avec 24 minutes, Ge/Servette est l’équipe la moins pénalisée de LNA. «Il faut prendre une photo de cette statistique!» se marre McSorley, avant d’ajouter que cela risque de changer vendredi soir.

 

Retour de Jeff Tambellini? Gottéron devrait évoluer pour la première fois avec quatre étrangers cette saison. Schilt et Kamerzin sont de retour alors que Bykov ne devrait effectuer son retour que mardi à Berlin.