Près de trois mois après sa fracture de la clavicule, Kevin Romy est de retour pour le derby, ce soir, à Lausanne

De ce funeste 22 novembre, plus de traces physiques, cette clavicule fracturée en Coupe contre Davos appartient au passé. Encore que: si Kevin Romy est de retour sur la glace ce soir à Malley pour le derby contre Lausanne (19 h 45), il lui faudra retrouver le rythme de la compétition après trois mois ou presque loin des patinoires.

Le rythme, c’est justement ce qui permet à Genève-Servette d’aller mieux qu’il y a quelques semaines, quand tout était compliqué. Quand Romy, justement, regardait impuissant ses coéquipiers se démener sans réussite. Depuis un petit moment, tout va mieux.

«Il y avait des hauts et des bas, je ne pouvais pas aider le groupe parce que j’étais blessé, soupire Romy. C’est toujours frustrant. Mais l’équipe va mieux maintenant. Nous avons eu beaucoup de blessés, certains jeunes ont pu se mettre en valeur. Il y a eu comme un déclic dans les têtes en réalité. Au fond, ces difficultés nous ont rendus plus forts.»

Union sacrée à Champéry

Ce mental qui se partage, qui donne une force commune, il se cultive. Genève-Servette a profité de la pause pour passer deux jours à Champéry, la semaine passée.

«Juste avant les play-off, c’est important, sourit Romy. C’est bon pour souder encore plus l’équipe. Parce que le groupe est toujours plus fort que les individualités.»

Sur ce plan, le retour au sein du collectif grenat de Goran Bezina n’est pas anodin. Kevin Romy connaît bien son compère et mesure parfaitement ce qu’il peut apporter sur la glace, mais également en dehors.

«Oui, l’arrivée de Goran a fait du bien à l’équipe, c’est certain, confirme l’attaquant. C’est un personnage ici, pour ce club, mais aussi au niveau du hockey suisse. Il apporte son leadership et c’est bon pour tout le monde.»

Retrouver le rythme

Si ces mois sans compétition n’ont pas été faciles à vivre pour Romy, il lui reste le plus dur: retrouver le rythme, le plus vite possible. Louis Matte s’est occupé personnellement du centre genevois pour lui redonner toutes les sensations. Sauf qu’un entraînement, fût-il le plus poussé, ne remplace jamais un match. Et c’est bien à ce tempo-là, celui de la compétition, d’un derby en l’occurrence, que Kevin Romy devra se frotter dès ce soir.

«Personnellement, je me sens bien, assure-t-il. Je suis justement impatient de retrouver le rythme des matches. J’ai bossé dur pour cela et je veux donner le meilleur de moi, utiliser ces cinq dernières rencontres de la saison régulière avant les play-off pour reprendre tous mes repères. A commencer par ce derby contre Lausanne.»

Lausanne? Tiens, c’est justement un adversaire que les Aigles affronteront deux fois cette semaine (ce soir à Malley, samedi aux Vernets). Les Vaudois pourraient aussi être les futurs «ennemis» de Genève-Servette en play-off si les hommes de McSorley accrochent la cinquième place qu’ils se sont fixée pour objectif.

Finir en force

«Nous ne regardons pas aussi loin, assure Romy. L’objectif est simple: terminer au mieux, gagner nos cinq derniers matches, pourquoi pas, et après seulement regarder ce qui se passe. Nous devons nous montrer solides derrière, produire du jeu, bref, faire ce qu’il faut pour arriver avec des certitudes dans les play-off.»

Le derby contre Lausanne, ce soir, donnera un premier élément de réponse. Genève-Servette va sans doute mieux, mais s’il veut vraiment terminer cinquième de la saison régulière, ce qui suppose de dépasser encore Davos au classement, il n’a quasi plus le droit à l’erreur…

Power-play

L’affiche Lausanne - Ge/Servette, ce mardi soir à Malley. Coup d’envoi à 19 h 45.

Effectifs Ehrhardt, Rod, Chuard et Rubin sont blessés. Ce dernier attend une protection spéciale pour sa mâchoire; il pourrait être de retour vendredi à Bienne. A noter que Schweri et Heinimann seront respectivement engagés avec Ajoie et Olten, Ge/Servette pouvant les rappeler à tout moment, mais une seule fois.

Du côté de Lausanne, aucun blessé n’est annoncé, l’effectif est au complet. Huet est de retour dans la cage vaudoise.

Le mot de McSorley «L’objectif, c’est la cinquième place. Sans calculer. C’est mauvais pour le karma de viser autre chose que les victoires pour ces cinq derniers matches… Bien sûr, sur le papier, on peut se dire que Lausanne, c’est plus abordable pour nous que Berne, Zurich, voire Zoug. Mais en réalité, c’est comme si tu devais choisir entre différents poisons. Cela ne change pas grand-chose. Parce que Lausanne est une très bonne équipe et que dans une série au meilleur des sept matches, tout est possible.»