25 janvier 2018

Non retenu pour les JO, l’attaquant international de Ge/Servette ne baisse pas les bras. Ce n’est pas dans son caractère

 

Même s’il est sincèrement content pour ses coéquipiers des Vernets qui vont découvrir les anneaux olympiques, il ne cache pas que la «pilule» a eu du mal à passer. Que ce téléphone si attendu, qu’il a reçu lundi du coach national juste avant qu’il ne dévoile publiquement sa sélection pour les JO, est longtemps resté à travers la gorge. À 24 ans, Tanner Richard en rêvait tellement de ces Jeux olympiques à Pyeongchang, qu’il est forcément tombé de haut. Alors que Cody Almond et Romain Loeffel vont partir début février découvrir la Corée du Sud, lui va devoir rester à Genève.

 

Tanner, quelle a été votre réaction après cette curieuse décision de Patrick Fischer? Franchement, au vu de vos derniers matches, vous méritiez largement d’être du voyage, non?

 

J’espérais comme tous les gamins de jouer un jour avec l’équipe de Suisse aux Jeux olympiques. Il est évident que lorsque Patrick Fischer m’a appelé cinq minutes avant de dévoiler sa liste au grand public, j’ai eu de la peine à encaisser la nouvelle. Maintenant, avec du recul, je me dis que si ce n’est pas pour cette fois, je serai prêt dans quatre ans.

 

Patrick Fischer vous a-t-il donné des explications sur sa décision de vous laisser à la maison?

 

Je vous mentirais en disant que le coup de fil n’a pas duré. Il m’a dit, en effet, que j’avais effectué un bon début de saison mais que je n’étais pas le seul dans ce cas et qu’il avait beaucoup de solutions. Maintenant, comprenez que cette conversation que nous avons eue va rester entre nous. Mais je ne vais pas baisser les bras.

 

Le coach vous a-t-il demandé de rester prêt au cas où il y aurait des blessés d’ici au départ pour Pyeongchang?

 

On ne sait jamais ce qui peut arriver, c’est vrai et je dois être paré à toute éventualité. Mais je ne suis pas le seul joueur dans ce cas! Le coach a certainement tenu ce discours à d’autres, recalés comme moi. Il me reste une petite chance d’y aller, ce n’est pas faux, mais je ne dois pas trop compter là-dessus et ne penser désormais qu’à mon travail avec Ge/Servette.

 

Après ce gros coup au moral, cela peut-il influencer vos performances sur la glace?

 

Non, non, ce n’est pas mon genre, cette décision ne va en aucun cas affecter mon jeu. Oui, je suis déçu, mais quand je me pointe aux Vernets le matin, je me concentre sur mon travail uniquement. Lorsque je joue, c’est pour produire du bon hockey pour mon club, du mieux que je puisse. Si je réussis une bonne passe ou que je marque, c’est pour l’équipe, pour Ge/Servette, pas parce que je pense à l’équipe de Suisse et aux Jeux.

 

Dites-nous franchement Tanner, après votre discussion avec Patrick Fischer, vous le Canado-Suisse, n’avez-vous pas songé à tout laisser tomber et boycotter cette équipe de Suisse?

 

Oh non, vous ne me connaissez pas! Ce n’est pas du tout ma manière d’être, ma personnalité. Ce qui s’est passé est désormais derrière moi. Je vais tout faire pour prouver à moi-même et au coach que je méritais ma place. Pour cela, je dois progresser encore dans mon jeu pour devenir meilleur, pour que dans quatre ans la question ne se pose pas, que ma sélection soit une évidence pour tout le monde.

 

Les Mondiaux en mai peuvent-ils être pour vous, comme Noah Rod, Damien Riat, Kevin Romy ou Robert Mayer, une compensation?

 

Les Mondiaux, c’est évidemment aussi un objectif d’y retourner, comme ce fut le cas l’an passé. Ce n’est pas une question d’arrogance mais je sais que si je continue de produire mon jeu comme en ce début de saison, j’ai de grandes chances d’aller au Danemark.

 

Le premier match aux Jeux olympiques opposera la Suisse au Canada. Vous ne serez, en principe, pas sur la glace, mais devant votre poste de télévision. Pour qui votre cœur va-t-il battre?

 

Mais pour la Suisse, évidemment, quelle question!

 

Allez-vous regarder tout le tournoi olympique à la télé, ou pas trop, sachant que vous auriez pu être en Corée?

 

Cela dépend des horaires. Je ne vais pas me lever à cinq heures du matin pour voir une rencontre. Mais si l’heure est convenable et que je ne m’entraîne pas à ce moment-là, alors oui, pourquoi pas?

 

Et dans quel état d’esprit serez-vous ce vendredi pour affronter Lausanne dans un derby de tous les dangers?

 

On reprend tout de suite le travail, ce qui n’est pas plus mal. Avec Ge/Servette, on doit continuer sur notre bonne lancée après nos deux belles performances contre Berne et à Fribourg. Que ce soit face au champion où on a malheureusement flanché au dernier tiers ou samedi passé face à Gottéron, cela s’est joué à peu de chose. Nous avons surtout montré un fort caractère. À nous de marquer un maximum de points maintenant pour se retrouver rapidement en vert au classement sur Teletext.