L’ancien capitaine des juniors de Ge/Servette, parti cet été en Suisse centrale pour jouer en LNB, va défier les Aigles ce soir

Comme un enfant qui attend impatiemment le Père Noël ou son anniversaire, il a compté les jours! Ce match contre Ge/Servette, ce retour chez lui, aux Vernets, il en rêvait depuis qu’il a rejoint Zoug cet été. Mais il a fallu un coup de main du destin pour qu’il se retrouve déjà ce jeudi soir sur cette glace dont il connaît tous les recoins.

Les dirigeants genevois l’ayant ignoré ou pris de haut, Thomas Thiry, ancien capitaine des juniors Élite des Grenat, a été contraint de s’exiler, en août, en Suisse centrale. Mais contrairement à Timothy Kast, qui était une des priorités de l’EVZ, le jeune Français était surtout prévu, dans un premier temps, dans le contingent de l’académie du club, qui évolue en LNB. «Un jour après un match, mon coach, Stefan Hedlund, est venu vers moi pour me dire que je m’entraînerais le lendemain avec la première équipe, raconte le défenseur. C’était inattendu car à peine étais-je arrivé que j’ai dû soigner une épaule en souffrance.»

Un 17 octobre inoubliable

Le plus étonnant pour lui, c’est que le lendemain d’être sorti de sa réserve, il se retrouvait comme par enchantement sur la glace de Malley 2.0, pour son baptême du feu en LNA! «Le 17 octobre restera gravé à jamais dans ma tête», sourit ce grand garçon de 20 ans, qui compte, depuis ce soir-là, six rencontres au plus haut niveau sur son CV. «Et pour l’instant, on ne m’a pas parlé d’un retour en LNB», précise le Haut-Savoyard, si heureux de retrouver déjà ce jeudi sa maison des Vernets avec une formation zougoise qui a renoué avec le succès à Bienne après huit défaites d’affilée, Ligue des champions comprise.

«Il n’y a pas d’appréhension mais beaucoup d’excitation et d’émotion à l’idée de pousser la porte du vestiaire que j’occupais encore l’an passé, reconnaît l’ex-junior grenat. Je me prépare depuis quelques jours dans ma tête et je pense que mes premiers coups de patin vont être bizarres. C’est un honneur de venir défier les Aigles à Genève, même si j’avoue que je n’imaginais jamais jouer avec un autre maillot devant le public genevois! Mais cela ne va pas m’empêcher, évidemment, de jouer à fond pour mes nouvelles couleurs!»

Le petit-déjeuner ensemble

Mais Thomas Thiry ne cache pas que son cœur va battre un peu plus fort que d’habitude lorsqu’il va croiser ses anciens coéquipiers avec lesquels il a bouclé sa dernière année de junior, à commencer par Guillaume Maillard. «À vrai dire, à part les nouveaux arrivés, je connais tout le monde, se réjouit celui qui a gravi, depuis les Moskitos Top, durant huit ans, tous les échelons du mouvement jeunesse de Genève Futur. La saison dernière, je m’entraînais encore régulièrement avec la première équipe. On prenait le petit-déjeuner ensemble et je participais aussi aux séances vidéo.»

Le Français, qui a appris à patiner à Annecy, a hâte également de pouvoir défier son compatriote Stéphane da Costa. «Si un jour quelqu’un m’avait dit que j’aurais la chance de jouer contre des légendes tricolores comme lui, Cristobal Huet et Laurent Meunier, je ne l’aurais pas cru», poursuit cet international français M20 qui a l’impression de vivre dans un rêve. «Tout va bien, tout s’enchaîne et je me régale en m’amusant», avoue Thomas.

À Zoug, avec la présence de Timothy Kast et Tobias Stephan, qu’il a longtemps admiré quand il était môme aux Vernets, l’ex-Servettien ne se sent pas trop dépaysé. Même s’il ne s’exprime pas en Schwytzertütsch, le «Frenchie» a bien été accepté par l’équipe. «Que ce soit à la patinoire ou dans la ville, tout le monde comprend l’anglais, précise-t-il, conscient toutefois que pour une bonne intégration, des cours d’allemand s’imposent. Mais des gars dans l’équipe m’ont déjà appris quelques expressions!»

Le petit nouveau a également été adopté par les fans du EVZ. «J’ai été très surpris par leur accueil, renchérit-il. Comme dans l’équipe, où tout le monde est incroyable avec moi, les gens m’ont tendu la main avec un immense sourire.»

Aucun regret, même si…

S’il a eu beaucoup de peine, cet été, à quitter Genève avec son baluchon de souvenirs sur les épaules, Thomas Thiry ne regrette pas aujourd’hui son choix, d’avoir découvert des dirigeants qui lui ont fait confiance et donné des responsabilités… en LNA. Même s’il ne désespère pas, qui sait, de porter à nouveau, dans quelques années, ce maillot grenat qu’il a tant aimé. Quand il était môme, qu’il comptait déjà les jours avant de jouer un match, comme un cadeau…

Power-play

L’affiche Ge/Servette, qui a perdu un (mauvais) point mardi contre Kloten, a la possibilité de se racheter face à Zoug. Coup d’envoi ce jeudi soir aux Vernets, à 19 h 45.