22 décembre 2017

Deuxième succès de la semaine, contre un pâle Kloten cette fois. Ge/Servette peut boucler l’année en beauté à Zurich ce vendredi soir

 

Par les temps qui courent, Genève-Servette avait oublié l’essentiel: le bonheur simple d’un succès sans tache, la joie légitime d’une victoire qui se savoure sans tribut à payer. Pas de blessé cette fois, pas de vilaine surprise, juste trois points si précieux et mérités face à un Kloten aux ailes froissées, déjà promis aux play-out.

 

Pouvait-il en être autrement dans une soirée qui a commencé par honorer l’un des héros du club, Philippe Bozon, un joueur remarquable dans son engagement durant ces cinq saisons à Genève? Non, avec cet exemple-là en tête, les Aigles se devaient de faire la différence. Que Vincent Praplan se soit autorisé le luxe de troubler la fête en ouvrant le score à la 4e n’a finalement pas changé grand-chose.

 

Ce Kloten qui n’existe qu’en apnée, avec sa première ligne aussi savoureuse qu’orpheline de soutien (Hollenstein-Santala-Praplan), ne pouvait pas contrecarrer les plans grenat. En tout cas pas ceux de ce Genève-Servette du mois de décembre, qui se montre enfin régulier dans l’exercice pour enquiller des points précieux. Des victoires à trois points pour tout dire.

 

Après Ambri-Piotta mardi, les Aigles ont donc battu ce pâle Kloten. Et en plus des trois longueurs de plus au classement, les Grenat ont pu quitter la glace sans contenir leur joie. Un match, un succès à trois points, aucun blessé à déplorer: c’est déjà Noël pour un Genève-Servette si accablé par le sort depuis quelques semaines déjà.

 

Gauthier Descloux, tombé en fin de match contre Ambri aura donc apprécié la prestation de Remo Giovannini. Le portier remplaçant du remplaçant du remplaçant s’est montré parfaitement à son affaire. Le brave Descloux maniait déjà les béquilles en attendant d’aller mieux: «Déchirure aux ischio-jambiers», confirmait-il. Soit quelques semaines (environ six) pour revenir aux affaires.

 

Mayer se rétablit très vite

 

Il en est un autre qui, paraît-il, se rétablit à vitesse grand «V». C’est Robert Mayer et ce n’est pas un luxe, à considérer ce poste décimé par les blessures. Cela n’empêchera pas Genève-Servette de trouver un renfort indispensable durant la pause. Apparemment, un gardien européen, pour que le permis de travail soit délivré plus rapidement.

 

En attendant, et sans paniquer, les Aigles ont patienté jusqu’à la fin du premier tiers pour rétablir l’équilibre, après le but de Praplan à la 4e minute. C’est Noah Rod qui l’a construit, en allant tourner autour de la cage adverse pour tromper Boltshauser. La démonstration que l’attaquant retrouve ses repères, lui qui patine encore derrière sa meilleure forme. D’ailleurs, c’est le même Rod qui devait gratter un puck à un Aviateur pour servir Rubin afin de sceller le score (51e 4-1). Une preuve de plus… Entre deux, Spaling avait profité d’un tir de Da Costa pour dévier et ensuite pousser le palet dans la cage, avant des défenseurs bien mal inspirés.

 

Mais c’est surtout Thomas Heinimann qui se souviendra de ce match. En inscrivant le 3-1, il marquait là son premier but dans l’élite. Bien sûr, ce puck lui a été réservé, comme le veut la tradition.

 

Attention à Zurich

 

Genève-Servette s’est imposé très facilement face à Kloten. En évitant les frayeurs du troisième tiers contre Ambri quelques jours plus tôt. Mais il lui reste un déplacement à Zurich, ce vendredi soir, avant la courte pause.

Inutile de préciser que Zurich, dans son antre, n’est pas Kloten et que la discipline et la constance seront les maîtres mots de ce dernier match de l’année si les Genevois veulent finir décembre en beauté, avant la reprise le 2 janvier.

 

Ces Aigles dont le nombre de blessés est désespérant, viennent pourtant de boucler un huitième match de suite en marquant des points. Et même en se trouvant des assurances et des leaders autour de Da Costa et Richard (moins en vue à cause du bobo à la main de mardi?). Ils s’accrochent avec un bel esprit. Et quand ils auront récupéré tout leur monde, ils pourraient en surprendre plus d’un. Musique d’avenir: pour cela, il faudra être au-dessus de la barre. Et la situation demeure très serrée…

 

Tout a commencé dans l’émotion, avec Philippe Bozon

 

Onze minutes de retard, c’est quoi? C’est une poussière de temps, mais c’est aussi un moment d’éternité. Et c’est pour cela que le match de ce jeudi soir a commencé avec onze minutes de retard.

 

Au centre de cette patinoire des Vernets qu’il connaît par cœur, Philippe Bozon est entouré des siens. Pas de casque vissé sur la tête ou de patins aux pieds: Genève-Servette a beau crouler sous les blessés, cette soirée-là est celle de l’hommage, pas du rafistolage. C’est bien pour une cérémonie en son honneur, avec retrait de maillot à la clé, que le meilleur joueur français de tous les temps est à Genève.

 

Le hockey aime se souvenir de ses idoles. Mais attention: le titre se mérite. En cinq ans, Bozon a joué près de 200 matches, inscrit 210 points et il a surtout marqué les esprits. Modestement, il élude. «Ce n’est pas à moi de dire pourquoi, souffle-t-il. Sans doute que les gens ont apprécié ce que j’ai donné, en dehors et sur la glace…» Oui, c’est sûr. Leader des Aigles de 2001 à 2006, il a contribué au renouveau du hockey ici. Et il a pu, après avoir remercié tout le monde et surtout le public, mesurer l’amour toujours présent des Vernets.

 

Ah oui: Bozon est classe. Lui, il n’a pas oublié de saluer Chris McSorley, le seul entraîneur qu’il n’ait jamais connu en Grenat. Désormais manager général, McSorley était dans les tribunes, si loin de la glace où il aurait dû être associé à ce moment d’émotion. Dommage, même si ce No 12, pour toujours suspendu, ne doit rien à personne.