21 septembre 2015

L’ancien portier des Aigles a été surpris par le manque de jus des Servettiens battus une troisième fois d’affilée. Inquiétant

 

L’œil noir, la mâchoire serrée et les cheveux en bataille, Chris McSorley n’est pas d’humeur à plaisanter. C’est une forte tempête qui se déchaîne à l’intérieur. Dans son dos, Matthew Lombardi évite le regard torve de son chef, qui lui en veut. A lui comme à tous ses leaders, lesquels ne marquent plus, alors que Ge/Servette, sévèrement battu à Zoug (3-0), accuse le coup.

 

Il est un peu plus de 22 h 30 dans les sous-sols de la Bossard Arena. Le coach ne pipe pas mot, mais connaissant le bonhomme, la semaine d’entraînement aux Vernets promet d’être explosive. Grosses séances de torture en perspective pour ses mercenaires qui, une fois de plus, ont excellé dans le rôle d’hommes invisibles devant le filet. Et les autres appelés à scorer qui tournent toujours autour du pot, devant la cage…

 

Une semaine, trois défaites…

 

Après deux revers, à Fribourg (mardi) et face à Lausanne (vendredi), il n’y a eu aucun sursaut d’orgueil, à l’exception du dernier tiers et encore, le locataire avait levé le pied. Zoug s’est offert un quatrième succès (sur cinq) sans forcer face à une formation sans jus, sans créateur, méconnaissable. En face, ce n’était plus Ambri, ni Langnau, mais des adversaires d’un autre niveau, de quoi se poser bien des questions. Inquiétant.

 

Comme lors des deux derbies, les Aigles ont manqué d’allant, de talent et d’énergie. Aucune grosse bagarre, encéphalogramme plat ou presque. «En jouant ainsi, Ge/Servette va tout droit en play-out!» estime un confrère alémanique, surpris de ce manque de combativité. Comme si cette bande de copains se découvrait sur la glace pour la première fois, elle a erré comme une âme en peine. Mais où est passé ce jeu physique, la marque de fabrique des Grenat? «C’est en principe la force de Ge/Servette, mais là c’est clair que ce n’était pas vraiment le cas», confirme un Tobias Stephan qui avoue n’avoir pas reconnu l’ADN de ses anciens coéquipiers rapidement menés et malmenés (2-0, 17e). S’il y a eu un soupçon de révolte au deuxième tiers, avec un Daniel Rubin se jetant sur le puck (28e), des bons tirs de Pyatt (30e) et de Riat (38e), il en fallait beaucoup plus pour empêcher l’ancien goalie des Aigles de fêter son premier blanchissage de la saison.

 

«On a buté sur un mur, constate Gauthier Descloux, à nouveau lancé dans le bain du championnat après celui en play-off face à Lugano. On n’a pas eu une occasion de mettre Tobias en danger. Avec sa taille, sa rapidité et son placement, c’était trop compliqué. C’est vraiment une soirée à oublier», renchérit le jeune portier crédité d’une bonne performance. Sans lui l’addition aurait même pu être plus salée…

 

«A part Descloux, Damien Riat et Florent Douay, il n’y a aucun point positif à retenir d’une telle soirée», soupire Louis Matte.

 

Du pain sur la planche

 

«Il y a beaucoup de choses à améliorer, soupire Romain Loeffel. A part le premier match où on a inscrit huit buts à Ambri, on a de la peine à trouver le moyen de mettre ce puck au fond quand on n’est pas en power play. On ne parvient pas à faire tourner cette machine et entrer dans une dynamique positive. Il faut vraiment qu’on se bouge, on ne peut plus continuer ainsi…»

 

Jeudi à Lugano, face à un favori aussi à la peine, Ge/Servette se retrouvera dos au mur. «On doit aller là où ça fait mal quitte à marquer des buts moches, de raccroc», répète Romain Loeffel convaincu, comme Gauthier Descloux, que cela va finir par tourner.

 

Et si Simek revenait?

 

Dans l’attente d’un verdict médical attendu aujourd’hui, Noah Rod (soupçon de fracture à l’avant-bras) pourrait être absent d’une à… six semaines. Cody Almond (luxation de l’épaule), lui, devrait manquer durant quatre mois! Si Pedretti et Douay ont évolué à leur place à Zoug, le staff servettien va devoir probablement étoffer le compartiment offensif durant l’indisponibilité de ses deux blessés. Et si Juraj Simek, remercié par Chris McSorley à la fin de décembre, revenait aux Vernets? L’attaquant suisse aux racines slovaques (111 points en 244 matches avec les Aigles), s’entraîne actuellement à Guin dans l’attente d’un contrat. «J’ai eu une discussion avec Chris McSorley il y a deux mois et depuis, plus rien, explique-t-il. Mais s’il m’appelle, je suis prêt à revenir. Comme je vais être papa dans deux à trois semaines, j’ai besoin d’un travail. Pour l’heure, j’ai quelques autres offres qui sont intéressantes.» Réponse du manager: «Je ne pense pas que Juraj reviendra cette saison.» Et s’il avait jeté son dévolu sur Adam Hasani (en stand-by à La Chaux-de-Fonds)?