Cela fait plusieurs matches que les Genevois assurent «être en mode play-off». Si ce qu’ils ont proposé hier est le «mode play-off», c’en est à souhaiter qu’ils ne se qualifient pas pour les séries éliminatoires. Car si les Aigles venaient à arracher la huitième place, le résultat pourrait être pénible à voir dans un affrontement face à Berne. Contre des Zurich Lions solides à défaut d’être géniaux, GE Servette n’a jamais vraiment su (pu?) hausser le ton.

 

Oui, GE Servette a le droit de faire valoir l’excuse du contingent peu garni en raison des dix (!) absents. Mais il est un domaine où il n’a pas le droit d’être dépassé, c’est bien dans l’implication et la concentration. Surtout lors d’un match capital comme celui d’hier à Ambri. À l’image d’une équipe qui part en lambeaux, Tanner Richard, pour ne citer que lui, a transpiré le négativisme durant 60 minutes. Sans faire injure à l’équipe léventine, il est tout de même inquiétant de voir la facilité avec laquelle elle s’est promenée au sein de la défense genevoise, hier.

 En l’espace de quelques mois, l’entraîneur de GE Servette s’est mis un grand nombre de personnes à dos. Ses jours aux Vernets sont comptés.

 

Craig Woodcroft n’arrivera pas au bout de son contrat de trois ans avec GE Servette. Même si se séparer du technicien canadien occasionnera une dépense conséquente, cette issue est devenue inéluctable. Quand sera-t-il débarqué? Certaines de nos sources évoquent le court terme.

 

Yves Sarault ne l’admettra probablement jamais. Mais hier soir il a fait une boulette. Alors que Huet sortait de deux prestations très convaincantes face à Berne, l’inexpérimenté entraîneur a décidé d’envoyer Zurkirchen devant le filet, à Genève. Pour ce match capital en vue de la course aux play-off, ce choix surprenant n’a pas porté ses fruits. Le titulaire a directement engagé sa responsabilité sur le 2-2 de Simek. À cet instant, les Lausannois venaient de prendre l’avantage. Laisser immédiatement revenir les Aigles dans la partie a précipité la perte du LHC.

C’est la dernière trouvaille en date qui jette un peu plus le discrédit sur la gestion de GE Servette par son président, Hugh Quennec. Depuis que les autorités genevoises ont choisi le site du Trèfle Blanc pour accueillir le futur complexe de la nouvelle patinoire, le club a mis la main au porte-monnaie pour développer le projet.

 

Dans un premier temps, ce sont les investisseurs amenés par Hugh Quennec qui devaient assumer ces coûts. Mais dans l’attente de l’attribution de la réalisation de la patinoire, ils n’ont pas sorti un sou.

 

Et dire que Romain Loeffel avait le 3-0 au bout de la crosse. Si le Neuchâtelois n’avait pas ajusté la transversale (38e), les Aigles n’auraient plus été repris tant ils avaient pris cette rencontre avec sérieux. Au deuxième thé, ils n’avaient laissé que douze tirs à Berne. Quelle différence avec l’équipe désorganisée et franchement pas concernée de samedi à Lugano! Hier, GE Servette a disputé ses deux meilleures périodes de la saison. Ce constat a de quoi laisser un goût amer à des Aigles qui ne se sont pas imposés pour autant.

Hockey sur glace La crise qui secoue GE Servette est grave. Le dernier coup de tonnerre est immense: il émane de la Ville de Genève. Dans les faits, le club grenat doit s’acquitter d’un loyer pour la location de la patinoire des Vernets. Le paiement s’effectue en trois tranches, au mois d’août, au mois de décembre et à la fin de la saison. Or la première tranche, celle d’août, n’a toujours pas été réglée malgré trois rappels envoyés par la Ville de Genève.

 

«Quennec démission, Quennec démission, Quennec démission!» À trois reprises pendant le feu d’artifice offensif observé aux Vernets (14e, 36e minute de jeu et quelques instants après la fin du match), les fans genevois ont rappelé la triste réalité dans laquelle se débat leur club. Oh, ce n’était rien du tout par rapport à la mobilisation lausannoise observée en décembre 2015, quand des milliers de pancartes où il était inscrit «Quennec dégage» avaient été brandies à Malley.

Hier, le propriétaire désargenté de GE Servette était de passage dans les vestiaires des Vernets après l’entraînement, où Damien Riat ne s’assiéra plus la saison prochaine.

 

M. Quennec, s’il vous plaît, est-il possible de vous poser quelques questions? «Passez par notre chef de presse, Arnaud Cogne, pour solliciter une interview.»