GE Servette a su se remobiliser. Décisif, Romain Loeffel a marqué deux buts face à son futur employeur.

 

Imprévisible (adjectif): qui ne peut être prévu, dont on ne peut pas prévoir les réactions. Exemple: GE Servette version 2017-2018.

 

Depuis son arrivée à Genève cet été, Craig Woodcroft a prôné la patience. Contre vents et marées. Et si le nouvel entraîneur ne nous avait pas menti, interview après interview? Selon lui, son équipe aura une chance de gagner chaque soir à condition de suivre son plan de match à la lettre. La rencontre face à Berne en a été l’illustration parfaite. Voici pourquoi.

 

Lorsqu’un coup d’œil ne permet pas de distinguer la première de la quatrième ligne d’une équipe, il y a deux options. Soit son contingent est digne de Berne ou de Zurich et dégouline d’internationaux. Soit l’absence de talent est criarde. La formation alignée par FR Gottéron appartenait sans conteste à la deuxième catégorie. Hormis un concours de circonstances incroyable, les Dragons auraient pu patiner trois jours complets sans marquer (en exagérant à peine).

 

C’est comme si Stéphane Da Costa avait marqué le 0-3 sur penalty. La seule différence avec un «vrai» tir au but? Il paraît que la défense davosienne était présente sur cette action époustouflante. «Ils m’ont un peu laissé faire, c’est vrai», a-t-il pouffé. Une feinte de shoot pour mettre l’arrière sur les fesses. Une feinte de corps pour envoyer le gardien aux fraises. Ces deux gestes de classe mondiale ont permis à Stéphane Da Costa de glisser tout tranquillement la rondelle au fond du filet pour le deuxième de ses trois buts. Quelle facilité!

Les fans de GE Servette ont peu d’occasions de sourire dans leur patinoire des Venets ces derniers temps. Ils peuvent remercier Rubin d’avoir participé à améliorer leur humeur au début du deuxième tiers. Alors que le match était déjà plié (0-3), le No 40 des Aigles a cassé sa lame et a rejoint son banc sur les genoux. C’est finalement avec l’aide du joli geste de Chiesa qu’il a pu s’échapper de la surface de jeu. Voilà pour le meilleur moment «grenat» de la soirée.

 

Le comité de pilotage (COPIL) du projet de patinoire du Trèfle-Blanc se réunit en fin de matinée. Ce qui en ressortira peut mettre GE Servette en situation très critique.

 

La réunion du comité de pilotage (COPIL) du projet de nouvelle patinoire au Trèfle-Blanc est cruciale pour GE Servette et son avenir à court terme. C’est en fin de matinée, probablement dans l’un des bâtiments historiques de la rue de l’Hôtel-de-Ville, endroit où se concentre une bonne partie du pouvoir cantonal genevois, que les discussions auront lieu.

 

La mythique patinoire du HC Ambri-Piotta devrait être inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco au lieu d’être vouée à une démolition prochaine. Qu’on la laisse vivre au pied des montagnes. Elle risque de s’effondrer? Les avalanches la menacent hiver après hiver? Et alors! La rencontre d’hier soir entre Ambri et GE Servette a ressemblé à un plaidoyer vibrant contre le hockey business. Un cri du c(h)œur contre les patinoires surchauffées ou le champagne coule à flots et les VIP déambulent ne regardant le match que d’un œil discret.