Trop crispé offensivement, GE Servette a passé sa soirée à patiner dans le vide. Zoug en a profité pour s’imposer 0-3 aux Vernets.

 

La qualité du personnel qu’il a sous la main est indiscutable, mais Craig Woodcroft semble toujours à la recherche du bon alignement et de la combinaison gagnante. Le successeur de Chris McSorley doit sans doute aussi se demander comment tirer le maximum de chacun de ses joueurs-clés.

 

Si, si, le HC Bienne a réalisé une excellente affaire hier. Pas sur la glace, bien sûr, là où il a pataugé durant 60 longues minutes aux Vernets (défaite 4-1), mais en coulisses. Grâce à l’union tombée du ciel entre l’ancien coach miracle Kevin Schläpfer et le HC Kloten jusqu’en 2020, ce sont près de 200 000 francs d’argent frais (pour un salaire estimé annuel à 350 000 francs) qui reprendront la direction des caisses du club.

Il est temps que Craig Woodcroft redonne les clés de la défense à Romain Loeffel et lui rende sa liberté en power play. Le défenseur international n’est plus que le «numéro trois» dans la hiérarchie, derrière les fantomatiques Henrik Tömmernes et Johan Fransson. Elément-clé et joueur le plus utilisé sous l’ancien régime, il passe cette saison moins de temps sur la patinoire que les deux arrières suédois et l’attaquant Cody Almond. Son ego et sa confiance sont touchés.

Le Canadien est toujours l’entraîneur de GE Servette malgré les neuf défaites en douze matches concédées par les Aigles cette saison.

 

Dan Ratushny, pourtant vainqueur 8-4 du derby lémanique mardi à Lausanne, n’est plus l’entraîneur du LHC. Craig Woodcroft, 9 défaites en 12 sorties, humilié lors de la déroute de Malley, est pour sa part toujours à la barre de GE Servette. Le successeur de Chris McSorley a déjoué tous les pronostics.

 

Deux patients au bord de la crise de nerfs qui, durant 60 minutes, basculent tantôt dans la médiocrité, tantôt dans le génie, cela donne quoi? Un match déroutant, avec des buts (12), des retournements de situation et même deux pénalités pour surnombre (!) en moins de 99 secondes du côté de GE Servette (cela ne s’invente pas…). Les hommes de Craig Woodcroft ont d’abord pris le large (1-3, 30e), comme si rien ne pouvait leur arriver.

Mark French, l’entraîneur de FR Gottéron, a sans doute dû se dire qu’il y a des soirées comme celle d’hier, qui servent vraiment à quelque chose: ses hommes ont non seulement marqué (hé oui, après 137 minutes), mais les buts sont enfin venus des crosses de ceux qui avaient été incapables de contribuer à la maigre production offensive de son groupe jusqu’ici: Meunier (2e), Vauclair (24e) et Neuenschwander (32e) ont tous inscrit leur premier filet de l’exercice. La production des joueurs de soutien a été déterminante et cela a facilité la vie de tout le monde dans le camp fribourgeois.

Une bonne dose de décontraction et d’insolence (Barry Brust), un zeste de roublardise (Laurent Meunier, Jim Slater), une tonne de volonté et d’efficacité (deux buts en power play lors des deux premières séquences), telle a été la recette gagnante de FR Gottéron. Les Dragons ont entamé le championnat du bon patin. Ce premier gain a du poids, car il est de ceux qui libèrent les esprits.

 

Craig Woodcroft a marqué un premier point important, aux Vernets, dans le «salon» de Chris McSorley. Le technicien canadien a dû sentir un immense poids glisser de ses épaules au coup de sirène final, victoire et trois unités en poche, même si son équipe n’a jamais souffert.

 

À quoi cela tient, finalement… À un tir sur la transversale en prolongation de Tim Traber. À un puck balancé dans les tribunes par le routinier Daniel Vukovic. Et surtout à une égalisation tombée de nulle part, à sept secondes de la fin d’un premier acte cauchemardesque. Ou comment redonner vie à une formation zougoise incapable jusque-là de remporter le moindre match de play-off à domicile depuis… deux ans!